Parenthèse confinée : Thierry GIRARD
L’une des vocations de la Cité des Électriciens est d’accompagner designers, comédiens, danseurs et autres disciplines artistiques dans leur processus de création.
En cette période de parenthèse imposée, nous avons choisi de les mettre de nouveau en lumière.
Ils évoquent leurs façons de vivre le confinement, leurs doutes mais surtout leurs envies et espoirs pour « l’après »…
Nous laissons aujourd’hui la parole à Thierry GIRARD, « photographe-voyageur ».
Dès la fin des années 1970, il immortalise le Bassin minier à travers ses clichés en noir et blanc. Trente-cinq ans plus tard, il pose de nouveau son regard et son objectif sur ce territoire…
La mise en parallèle de ces deux époques a donné naissance à l’exposition « Le monde d’après », qui a enchanté les murs de la Cité en 2019.
Exposition "Le Monde d'après"
- Thierry, en cette période de confinement, vous est-il possible de poursuivre votre activité ? Racontez-nous…
En ce qui concerne mon activité professionnelle, je commence à être plus inquiet qu’au début, car je sens que les choses vont s’inscrire dans la durée.
Je devais avoir une année riche en termes de production de travail pour envisager expos et projets d’édition l’année prochaine, et je ne suis pas sûr de pouvoir tenir mon programme sur les six mois qui restent. C’est moins un problème de financement qu’un problème logistique : se déplacer, être hébergé, se nourrir, quelles contraintes, quels risques ?
Thierry Girard, terril n° 97 sous la neige, Méricourt (Pas-de-Calais), février 2018
Je dois terminer mon projet sur Belfort et je dois commencer un nouvel observatoire du paysage. Pour l’instant, l’aspect négatif consiste en l’annulation de deux conférences et de deux expositions et le report à l’année prochaine d’une résidence au Mexique.
Espérons qu’il n’y aura pas plus de désagréments. Mais je crains les conséquences l’année prochaine sur les budgets et sur les programmations culturelles. Au total, beaucoup d’incertitude.
Thierry Girard, Auchel (Pas-de-Calais), novembre 1982
Sinon, je ne vis pas trop mal le confinement. J’ai beaucoup de travail sur les archives, sur les projets en cours, beaucoup de lectures à rattraper : c’est comme un grand mois d’août quand on n’est pas contraint par la pression extérieure… sauf que je ne peux pas aller me baigner à la mer !
Et puis je suis actif sur Facebook où je tiens notamment un « journal (non confiné) de la pandémie » en commentant chaque jour la situation actuelle ou un événement particulier et en l’illustrant avec des photographies puisées dans mes archives. Autre manière de voyager dans le temps et l’espace à défaut de pouvoir réellement bouger ces temps-ci.
J’ai réuni ces contributions journalières au sein de deux billets publiés sur mon blog, en attendant le troisième et dernier puisque ce journal s’arrêtera le 10 mai.
A découvrir ici :
Volume 1 | 19-mars-6-avril-2020
Volume 2 | 7-25-avril-2020
Thierry Girard, Denain (Nord), mars 1983