La Passeggiata
Laissez-vous surprendre par les sept sculptures installées ici et là par l’artiste dans le coron !
Une promenade à l’Italienne pleine de découvertes. Vénus, fontaines, suspensions et pots de cheminées revisités invitent à flâner dans les jardins. Que l’on songe à déambuler sous les pergolas de Sienne ou à échafauder les rêves les plus fous, tous les chemins mènent à la Cité.
Sculpteur d'origine italienne, Cyril Zarcone remet en jeu notre rapport tant aux objets, à l'architecture qu'aux faux-semblants. Son travail questionne l'aura de l'artisanat et sa perte dans un monde de plus en plus globalisé. Ses sculptures s'inspirent d'éléments de construction pour osciller entre bricolage et métiers d'art.
Sur un même axe sont présentés des roues ornementées, des napperons produits en série et rigidifiés comme des roues d'engrenages, associés à une rosace de plafond du commerce reproduite en céramique. Une feuille d'acanthe imprimée en 3D vient clore et redore l'installation.
Aérienne et circulaire, celle-ci met en lumière l'esthétique des molettes des chevalements. Complétée par une ligne d'ampoules en série, le sculpteur donne à voir la puissance des énergies industrielles jusque dans nos environnements domestiques.
Fare una passegiata :
Tradition centenaire en Italie, flânerie post-déjeuner dominical, errance suspensive où plus jeunes et plus vieux se rencontrent – famille, voisin·e·s, ami·e·s.
Les classes sociales se mêlent ; un bonjour, un café,
les dernières nouvelles.
Alors on se promène à Gardincour, on part en vacances chez soi et on sent, au détour du parc, une douce brise méditerranéenne nous frôler le visage. On frissonne,
le fond de l’air est frais : il est temps de rentrer. On était sorti·e·s pour digérer c’est vrai – mais pour digérer quoi au juste ?
L’histoire de l’industrie minière, de son arrêt brutal
et de ses conséquences ? d’un épuisement des corps
et des ressources ? Ou celle de la standardisation des objets et du bâti, de son essor postmoderne ?
Des gestes se perdent, des récits de vies et de lieux s’étiolent. Mais dans le jardin de la Cité des électriciens, les sculptures de Cyril Zarcone mobilisent et déplacent techniques, matières artificielles et naturelles, objets sériels, de l’utilitaire à l’ornement. Ce faisant, cheminées, machineries d’usine, stores désuets, rosaces et vénus surannées deviennent des témoins archéologiques voire politiques et regagnent, peut-être, une aura qu’ils avaient perdue.
Faire une promenade donc, et ralentir le temps pour conjurer l’oubli.
Assemblage en arche, 2019
Pierre reconstituée, poudre de marbre et métal cintré
Cyril Zarcone s'amuse ici avec des colonnes achetées en magasin, qu'il a dupliqué et associé. Ces éléments ont perdu leur style, leur fonction et leur échelle.
Dans cette mise en scène, l'artiste crée à la fois un non-sens en terme d'Histoire de l'Art et un nouveau langage sculptural.
Grande roue aux modules, 2023
Acier et grès noir
Créée dans le cadre de sa résidence à la Cité des Électriciens, cette grande roue est composée de 12 modules en grès noir. Ce matériau est une allusion au schiste des terrils.
Motif récurrent chez Cyril Zarcone, cette roue ornementée devient en quelque sorte l'interprétation fantasmée du chevalement vu par un artiste qui découvre le paysage minier.
Torsade aux pots de cheminées, 2023
Acier et pots de cheminées provenant de la poterie de Râches
Cette structure, qui évoque une tour en construction, est un véritable hommage aux artisans du territoire. En gravant un motif Art nouveau sur l'ensemble de ces pots, Cyril Zarcone se réapproprie cet élément symbolique de l'architecture des cités du nord.
En choisissant d'installer cette œuvre au pied du pin sylvestre, l'artiste révèle un paysage aux accents d'Italie.
#lapasseggiata @cyrilzarcone
En partenariat avec la Galerie Éric Mouchet.
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