Parenthèse confinée : Collectif Æquo
L’une des vocations de la Cité des Électriciens est d’accompagner designers, comédiens, danseurs et autres disciplines artistiques dans leur processus de création.
En cette période de parenthèse imposée, nous avons choisi de les mettre de nouveau en lumière.
Ils évoquent leurs façons de vivre le confinement, leurs doutes mais surtout leurs envies et espoirs pour « l’après »…
Echange empli d'optimisme avec les designers Arthur LENGLIN et Tim DEFLEUR du collectif Æquo.
Leur résidence à la Cité, enrichie de nombreux ateliers avec les habitants, a donné naissance à l'exposition "Quand le design rend visite au patrimoine". Initialement programmée jusqu'au 9 août, celle-ci va pouvoir être prolongée ! On vous en dit plus très vite...
En attendant, découvrons le quotidien de designers en perpétuelle ébullition !
- En cette période de confinement, vous est-il possible de poursuivre votre activité ? Racontez-nous…
En tant que collectif de designers, nous ne pouvons pas vraiment arrêter notre activité car nous sommes constamment en réflexion créative. Mais d'un point de vue économique, on peut dire que l'activité a véritablement chuté.
Nous travaillons avec des entreprises industrielles qui ont cessé leurs activités, des collectivités, des musées... Tous ces organismes qui ont fermé ! Nous n'avons plus de clients et plus de public, tous les projets en cours ou à venir sont soit repoussés, soit annulés. La situation n'est pas des plus simples mais c'est le cas pour tout le monde.
De plus notre métier est de trouver des solutions à des problématiques et en voilà une belle ! Comment s'adapter à une telle situation ? Alors nous restons créatifs !
Nous avons créé, en partenariat avec la Braderie de l'Art, un tutoriel pour fabriquer une petite maison avec ce que l'on peut trouver chez soi et dans ses déchets ménagers. Nous voterons le 11 mai pour élire la maison la plus cool et le gagnant se verra offrir un «miroir brique» inspiré de nos recherches pour la Cité ! Ce concours est visible sur notre site et sur notre Instagram @aequo_studio
Nous avons également lancé une page dédiée à la teinture végétale ! Nous y expliquons d'ailleurs, via un tuto, comment concocter la fameuse soupe aux clous, dont la recette figure dans le catalogue de notre expo à la Cité. Sur la page on apprend à teindre avec ce qui est disponible à la maison et on peut même désormais acheter les produits nécessaires sur notre e-shop.
Photo : Studio Helle - Extrait de l'exposition "Quand le design rend visite au patrimoine" installée à la Cité des Electriciens
Bref nous restons proches de notre public mais à travers les écrans !
Le confinement est aussi une période propice au repos et à la réflexion. Nous préparons donc la suite au calme...
- Quels sont vos projets, envies, espoirs pour l’après ?
Notre première envie pour la suite, c’est que les projets en cours soient maintenus et que nous puissions rapidement les reprendre. Nous préparons vivement l'exposition « Please do Touch » organisée par Lille design qui se tiendra en octobre. Nous travaillons en collaboration avec Panorama, une entreprise de l'euro-région, sur un projet spécialement conçu pour cette expo.
Nous espérons aussi que Lille, Capitale mondiale du design en 2020 rayonne au-delà de 2020. C'est une année super importante pour nous et nous en avons déjà perdu la moitié !
Nous espérons aussi que les choses vont globalement évoluer dans un sens qui correspond à notre vision : une production et une consommation plus réfléchies et localisées et la recherche de sens dans nos vies, plutôt que celle de la vitesse et du profit.
Cette épidémie est une leçon, un tournant dans l'histoire de notre société. C'est aussi, en quelque sorte, un nouveau départ. L'avenir est donc plein d'espoir.
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Photo : Studio Helle - Extrait de l'exposition "Quand le design rend visite au patrimoine" installée à la Cité des Electriciens
