Parenthèse confinée : Amandine HUBERT
L’une des vocations de la Cité des Électriciens est d’accompagner designers, comédiens, danseurs et autres disciplines artistiques dans leur processus de création.
En cette période de parenthèse imposée, nous avons choisi de les mettre de nouveau en lumière.
Ils évoquent leurs façons de vivre le confinement, leurs doutes mais surtout leurs envies et espoirs pour « l’après »…
A l’honneur aujourd’hui, Amandine HUBERT, éditrice indépendante, Éditions Vous êtes ici.
Nous l’avions rencontrée à l’occasion d’un projet littéraire et urbanistico-culinaire, mettant en avant l’histoire de la Cité à travers la cuisine de ceux qui y ont vécu, de ceux qui ont accompagné sa transformation, et de ceux qui construisent son avenir.
- Amandine, en cette période de confinement, t'est-il possible de poursuivre ton activité ? Raconte-nous…
Pour nous, le confinement a commencé avec l’annulation du Salon du Livre de Paris, où nous devions lancer notre collection jeunesse, la fraîchement née « Paupiette ». Puis, les librairies et les structures publiques avec lesquelles nous travaillons ont fermé.
Situation compliquée pour une créatrice hyperactive avide de contact humain !
Côté purement éditorial, nous (Amélie, notre graphiste, les deux illustratrices, Stefania Arcieri et Maëva Tur et moi-même) avions lancé, début mars, une campagne de financement participatif pour pouvoir imprimer ces albums jeunesse. Et les généreux donateurs avaient répondu présents, même si depuis ils ne savent pas quand ils pourront les découvrir ! Après plus de 6 mois de travail, ça nous a (un peu) réconfortées…
Mais poursuivre notre activité était quasi-impossible, alors nous avons innové :
Nous avons également lancé un appel sur Facebook pour récolter les recettes qui nous manquaient et nous avons été étonnées du résultat ! Les gens prennent de nouveau le temps de cuisiner, inventent des trucs, cueillent des orties, des pissenlits : un retour aux basiques. Nous avons vécu un joyeux mouvement de partage !
Et puis j’ai pris les crayons de couleurs (un nouveau médium), au lieu de l’aquarelle pour illustrer les recettes du prochain Fricassée.
En tant que créatrice, je trouve parfois cet isolement bénéfique car il est propice à la réflexion. Mais j’aime la solitude choisie, quand elle est absence momentanée d’altérité. Je me nourris des autres, alors actuellement, j’ai du mal à trouver matière pour de futurs projets.
Au niveau personnel, j’ai re-découvert mon jardin, un jardin pas conventionnel où j’aime créer des endroits thématiques et récupérer de vieux objets, des tasses cassées, de jolies boites de conserves, pour y installer des plantes, même sauvages. Il était devenu un lieu contraignant à entretenir, il est devenu ma bouée de sauvetage. Avoir les mains dans la terre m’apaise, c’est dingue !
Serre réalisée à partir d'anciennes portes-fenêtres
- Quels sont tes projets, tes espoirs pour l’après ?
Cette période m’a permis de me rendre compte de ce que j’aimais vraiment dans mon métier : illustrer, mais surtout faire naître des livres spéciaux, participatifs, protéiformes, humains surtout !
Mais mon grand souhait complètement fou serait que la chaîne du livre soit plus adaptée à nous les éditeurs indépendants, et que nous soyons considérés juste pour le travail que nous faisons.
Quoi qu’il arrive, je continuerai à faire des livres, même s’il faut que je les imprime et que je les relie moi-même. D’ailleurs, cet aspect DIY me fait vibrer depuis longtemps, et j’aimerais m’y essayer…
Envie de découvrir l’univers des Éditions « Vous êtes Ici » ou de compléter votre collection ?
Contactez Amandine par mail : amandine.hubert@editionsvousetesici.com, elle vous expliquera comment faire pour commander !